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20 mars 2014 4 20 /03 /mars /2014 12:41

                                                      Le Premier Printemps

                                              (La Prima…vera)

 

Comme une promesse que tu t’efforces de tenir, tu nous offres aujourd’hui un soleil magnifique ! Un ciel bleu infini, un océan qui mène à ton nouveau royaume. Je me souviens du discours de mon médecin qui évoquait  ces dates précisément ! Des dates particulières à chacun de nous, en rapport avec sa propre détresse face à l’inévitable cruauté de la vie. Je pense à toi, mais je pense aussi à celle qui doit être devant chez toi, à s’occuper des fleurs aux couleurs chargées de sens et d’amour. Sa fille, ma sœur, présente,  j’en suis certain, celle qui n’a jamais lâché ta main alors que je n’eus de cesse ce jour-là d’aller regarder le ciel, aussi bleu qu’aujourd’hui et implorer la venue d’un ou de plusieurs dieux, j’en avais besoin, je voulais croire en l’impossible et oublier la première seconde qui nous a précipité dans ce gouffre, tous ensemble…

Je passerai te voir moi aussi, tout à l’heure, je ne sais pas s’il y aura du monde, je ne pense pas, ce sera désert ou presque, à ta mesure car même si tu aimais le monde extérieur, tu semblais si calme et serein quand le silence t’entourait ! J’ai l’image de ton premier chien qui vient se faire caresser devant ta cheminée, cette cheminée que tu as imaginée et réalisée seul, avec ta force et ton courage, cette cheminée qui réchauffe encore les femmes que tu as dû quitter, non par ta faute mais à cause de ce petit crabe qui était parvenu à venir te manger le ventre !

Je l’avoue, une petite larme vient de s’échapper, je pensais que cela ne se produirait pas, mais cela m’arrive encore, ces six dernier s mois n’ont rien changé en moi, c’est toujours hier et un vendredi d’horreur où nous avons assisté impuissants, à ton dernier combat !

Quand je serai fort, j’espère avoir le courage de décrire ce que j’ai vu ce jour-là, de parler de toutes ces putains de minutes qui ont toutes durées mille ans ! Et surtout des toutes dernières, gravées à jamais et pour l’éternité dans ma chair, dans les moindres replis et recoins de mon esprit !

Nous vivons dans un univers de mensonge où l’on cache la vérité, et la mort fait partie de ces choses dont on veut nous faire croire qu’elles n’existent pas ! Pourquoi ? Alors que dans la majorité des autres cultures, cet instant douloureux fait partie intégrante du processus de vie ! Alors quand la fatalité s’abat sur nous, nous sommes désemparés ! Je n’étais pas suffisamment préparé mais tu nous as rendu la tâche facile en restant digne même une fois de l’autre côté de ce miroir sans tain ! Tu étais magnifique, allongé et reposé sur ton lit de soie, dans ton beau costume bleu. J’ai été le dernier à te voir, avant qu’une planche ne vienne t’enfermer dans mes souvenirs ! Première barrière qui nous a séparés, avant les autres qui devaient rendre impossible tout contact, improbable…    

J’ai peur de ne pas être à la hauteur quand la pierre tombale viendra apporter cette touche définitive, le point avant le mot fin, de toute histoire…

Mais maman sera heureuse, contente, fière d’avoir réalisé cela, de t’avoir offert cette dernière demeure qu’elle souhaite intégrer au plus vite mais qu’elle ne nous avoue pas. Elle attend son heure mais je suis persuadé qu’elle la connaît son heure, que l’amour qu’elle a pour toi, saura la faire se déconnecter de notre univers pour aller rejoindre le tien ! Je ressens cela parce qu’elle m’a légué des miasmes de son terrible pouvoir de prémonition, elle qui a souvent vu la vérité du malheur avant tout le monde !....

Je te l’avoue, j’ai toujours mal, mais je suis un peu plus serein, les larmes qui s’échappent de mes yeux me font de la peine mais ne me font plus souffrir comme avant ! Je t’aime, je le sais, tu l’as toujours su mais je regrette de ne pas te l’avoir dit plus fort et plus souvent !...  

Je tiens bon aussi parce que ton petit-fils ne t’oublie pas non plus, tu l’as vu l’autre jour ? As-tu senti le baiser qu’il t’adressait spontanément ? Ces petits gestes de rappeur qui par leurs impossibles arabesques ont exécuté une pirouette partant de ses lèvres pour venir se perdre et flotter au-dessus de toi !...

 

C’était beau, attendrissant et surprenant…

                                      S__0EC4.jpg

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Il faut du temps pour tout. De la patience, énormément...
S'ouvrir au monde et dire ce qu'on fout là, presque par hasard, par inadvertance, par politesse aussi...

Je crois que c'était cela au début, de la timide politesse, sans exactement savoir quelle espèce de boîte

de Pandore allait s'ouvrir en définitive!...
Et elle s'est ouverte, peu à peu, car l'objectif inavoué a fini par remonter à la surface, contre toutes mes réticences,
 mes peurs et mes craintes!....
Me voilà donc, à la recherche d'Elmo, perdu de vue vers 1979...
Ce type me manque car il m'avait fait une promesse, ou bien était-ce moi?...
J'ai crié, chanté, pleuré,  et écrit beaucoup...
Mots maladroits, messages codés, entre des lignes fades et sans saveurs...
Je raconte ces petites histoires car s'il peut les lire, il finira bien par revenir...
Il ne faudrait pas qu'il fût déjà poussière....

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